Que nous sommes fiers de cette appellation !
Qui n’a éprouvé ce petit frisson satisfait en lisant dans la presse ou
dans un livre l’expression connue et reconnue : « France, pays des
droits de l’homme… Ta, ta, ta ! ».
Les discours de notre cher président y font par ailleurs amplement
référence (voir les résultats de la recherche « droits de l’homme »
sur le site de
l’Élysée)
et certainement pas de manière désobligeante.
Aussi, j’ai eu quelque surprise en lisant le tweet de l’Élysée et le communiqué de presse
associé,
qui disent en substance :
…[Ben Laden a été tué] à la suite d’une remarquable opération de
commando américaine au Pakistan. …
Pour ces victimes, justice est faite. Ce matin, la France pense
à elles et à leurs familles.
Je me permettrais juste de mettre en parallèle l’article 11 de la
déclaration universelle des droits de
l’homme :
Toute personne accusée d’un acte délictueux est présumée innocente
jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours
d’un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense
lui auront été assurées.
C’est assumé. Ça n’a pas été repris et corrigé comme l’Élysée sait le
faire lorsque les discours opportunistes de notre président vont trop
loin (voir à propos de la loi Hadopi, une analyse du discours et de la
dépèche AFP
associée et
une analyse du démenti de
l’Élysée).
Voilà, France pays des droits de l’homme, l’assassinat est reconnu par
ton président comme permettant de rendre justice. C’est assurément une
vision digne de la grandeur que nous donne la déclaration universelle
des droits de l’homme, et qui donne des perspectives intéressantes à la
société française.
Bref, tout va bien…
Dans le même registre, la France a été condamnée par la CEDH pour :
Et quand la cours de cassation déclare que la garde à vue à la
française n’est pas conforme à la convention européenne des droits de
l’homme, la France s’autorise 6
mois de non
conformité en connaissance de cause.